Allocution du mouvement culturel d'Antélias prononcée à l'occasion de l'inauguration du vingt-septième festival du livre

 L'inauguration du vingt-septième festival du livre

Mot du Moniteur de la Cérémonie,

M. Elias Kassab

 Nous allons ouvrir la cérémonie par l'hymne national.

 Le Liban se trouve aujourd'hui dans une situation anormale vu la vacance présidentielle. Par conséquent, la vingt-septième session du festival libanais du livre est tenue cette année sans le patronage du président de la république...

Dans les livres se trouvent des mots que nous lisons. Ces mots regroupent des lettres... des lettres qui furent inventées par un peuple qui aime  le savoir et le dialogue... De ce peuple jaillit le Liban, symbole de vie... 

Permettez moi de revenir trente ans en arrière, et plus spécifiquement à l'année 1978 durant laquelle le comité constitutif a déclaré la charte du mouvement culturel d'Antélias : 

«  Nous sommes un groupe de personnes engagées dans l'action culturelle nationale...à partir du couvent de Mar Elias d'Antélias.... »
 

  L'inauguration du vingt-septième festival du livre

 

Le Père Supérieur
   R.P Joseph Abdel Sater 

Heureux sont ceux qui ont pour ultime souci dans la vie l'appréciation de la rhétorique ou d'un vers de poésie qui enflamme les sentiments ... N'est-ce pas ça la prière ? 

A qui souhaiterais-je la bienvenue ? .... Est-ce au Liban, ma patrie, le parrain de ce festival qui nous a appris que les missions les plus nobles sont les fardeaux les plus légers que nous pourrons porter sur les épaules ? ... 

Est-ce à Mar Elias, l'intercesseur de ce salon...  dans sa propre maison et au sein de sa famille ?.... 

Est-ce aux porteurs de la plume, et aux promoteurs de l'alphabet universel ?.... 

Souhaiterais-je la bienvenue à notre chère audience ? 

Eh bien, à l'occasion de cette cérémonie d'ouverture du vingt-septième festival du livre, et au nom du couvent et du mouvement culturel d'Antélias, c'est à vous chers passionnés de la pensée, de la culture et de la connaissance que je souhaite la bienvenue .....                                                                

 

Discours du secrétaire du festival libanais du livre, M. Joseph Haydamous, prononcé durant la vingt-septième cérémonie d'inauguration du festival

le Samedi, 1 Mars 2008,

 au siège du mouvement culturel d'Antélias

 

Soyez les bienvenus au vingt-septième festival du livre qui se tient dans les immensités du mouvement culturel d'Antélias.  Pendant que nous préparions ce festival, et sous la pression de la situation dans laquelle nous vivons toujours, plusieurs questions trottèrent dans ma tête... La première fut : « Est-ce que les conditions de sécurité permettraient d'organiser ce festival, ou serons nous obligés d'ajourner ce dernier ou même de l'annuler ? »...   

C'est avec joie que je reçois aujourd'hui la réponse à cette question ; et ceci à travers votre présence, votre lucidité, votre amour et votre précieuse confiance, ainsi qu'à travers les efforts déployés  par les forces de sécurité... Je voudrais noter ici que même durant les années précédentes, nous n'avons pas permis à la peur de nous envahir...   

La seconde question qui me préoccupait fut : « Est-ce que la situation économique influera sur le nombre des visiteurs et sur les ventes de l'exposition ? »... 

Encore une fois, et du moment que je me suis souvenu des résultats de l'an dernier, j'étais loin de la peur ; j'étais sûr et certain que les amis du mouvement culturel ont gardé l'histoire du festival dans leur mémoire, ainsi que dans leur agenda, et ont affecté une partie de leur budget à l'assouvissement de leur avidité pour la lecture et ses joies...      

La troisième et dernière question fut : « Quelle est la relation entre la culture et la politique dans mon pays ? Et pour qui produit on des livres? »... 

Il est sans doute difficile de trouver une réponse à cette question, surtout qu'à mon avis la politique et la culture sont diamétralement opposées ... 

Chers amis,

Sommes nous vraiment en travail commun avec les autres  pays de la région sur le seuil de la naissance d'un moyen orient nouveau ?... 

 

Chère audience,

Nous avons voulu que ce festival soit un espace d'enrichissement, de netteté d'esprit et de dialogue ; un festival qui nous approcherait de la culture vraie et qui nous éloignerait de la politique libanaise, de sa fraude et de ses ergotages. 

En conclusion, nous ne pouvons que vous remercier pour votre présence,  exprimer notre gratitude pour la congrégation des pères antonins, et saluer la banque Audi pour son support....  

 Merci pour votre présence

                                                                         Vive le Liban et les Libanais

  

Allocution du Secrétaire Général du MCA

     Dr. Issam Khalife

prononcée à l'occasion de l'ouverture du festival libanais du livre

 1/3/2008

 

Chère audience, 

La république est sans président depuis 4 mois. Cette année, le festival se trouve sans patronage. Le parlement est fermé depuis plus de 16 mois et le gouvernement souffre d'un dysfonctionnement structurel. 

La tension et la violence se montrent ici et là. Trop de  bavardages circulent sur le sujet des armes, de l'armement et des éléments armés. 

Nous voyons des images de maisons détruites... de terres et de constructions ruinées ... Dans les coins de nos villages et de nos villes,  les souvenirs de martyrs et de milliers de bombes à fragmentation se réveillent dans notre mémoire... 

Une force obscure émerge ayant pour composantes l'argent, les armes et les doctrines  ancestrales... 

L'agression contre notre territoire continue...
La scission de l'opinion publique augmente... 

En dépit de la situation, le mouvement se détermina à organiser le festival libanais du livre ; et cela fut plutôt un défi. 

D'ailleurs, le festival constitue la perpétuité de la voie que nous avons suivie depuis le point de départ : 

-         Refuser l'intolérance, et insister sur le dialogue.

-         S'obstiner à défendre le Liban.

-         Supporter les Arabes quand ils se mettent d'accord, et garder la neutralité en l'occurrence d'un conflit.

-         Faire du Liban un espace de rencontre, de dialogue et non une scène de guerres sectatrices. 

-         La démocratie libanaise ne constitue pas un régime chaotique, mais un régime réglementé.

-         Le fait de ne pas élire un nouveau président est incompatible avec l'Article no.74 de la constitution. 

En réponse à cette situation, notre mouvement culturel a juré d'organiser le festival du livre, sachant que ce dernier constitue avec la culture l'essence du Liban. 

Ce festival est une résistance culturelle...une incarnation de notre croyance inébranlable en l'importance du développement culturel comme étant une dimension essentielle au développement intégral. 

La culture, sous les valeurs de laquelle nous travaillons, prouve que la religion ne sépare pas mais réunit.    

En fait, la culture que supporte ce festival est celle d'un dialogue avec soi même et avec l'autre. Ce n'est pas une culture de confrontation ou d'enfermement derrière les murs de peur et de recroquevillement. 

La violence et le combat entre les confrères révèlent un obstacle à l'entente... Certains disent que l'inconsistance de la relation libano-syrienne constitue le cœur du problème ... Que serait donc la solution ? 

Notre réponse se base sur : 

1-     Le texte inclus dans la congrégation maronite. Section : l'Eglise maronite et la politique, page 716 ; ceci en ce qui concerne la relation avec la Syrie.

2-    Le pacte national rédigé à la main, dans la maison de Youssef El Saouda en 1938, et le pacte national de 1943. 

Chère audience, 

Durant la première quinzaine du mois de mars, nous allons rendre hommage aux vétérans de la culture au Liban et dans le monde arabe : l'artiste peintre Amine El Bacha, le scientiste Antoine Ghosseine, le penseur et l'homme de savoir, père Adel Théodore Khoury,  l'homme de théâtre Jawad El Assadi, le brillant journaliste, Izzat Safi, l'historien jordanien scrupuleux,  Ali Mohafaza, l'homme de culture Mohamad Dakroub, le musicien doué, Marcel Khalife, le fils de la congrégation des pères antonins, père Youhanna Al Habib Sader. 

Sur un autre plan, notre festival lancera un débat sur les grandes causes nationales et traitera des questions de la jeunesse.... 

Chère audience, 

Dans ce festival, nous revendiquons à nouveau l'élection immédiate d'un président et réclamons un gouvernement d'unité nationale. 

Maintenant que nous sommes à bord de la déclaration de Beyrouth comme capitale culturelle du monde arabe pour l'année 1999, nous souhaitons qu'elle demeure à jamais l'avant-garde du progrès arabe, et la pionnière de la liberté, de la culture et de la renaissance...     

                                                             Vive la culture libre
                                                Vive le mouvement culturel d'Antélias
                                                                Vive le Liban