Mouvement Culturel – Antelias

Rencontre des cultivés envers l’indépendance et les defis de l’étape actuelle

 

Docteur Nassif Nassar:

 

Il traita le thème de l’indépendance au niveau philosophique. Il jeta tout d’abord un coup d’oeil historique sur les étapes de l’indépendance du Liban, depuis la proclamation de l’état du Grand Liban en 1920, en passant par la declaration du pacte national en 1943, et par l’étape de la régence Syrienne depuis 1975 jusqu’en 2005, date du départ de l’armée Syrienne du Liban, où l’indépendance demeure à la recherche de sa signification authentique. Autrement dit le Liban ne pouvait pas, durant ces étapes, passer du stade de l’indépendance légale à celui de l’indépendance effective, et celà à cause d’obstacles structuraux don’t les plus importants:

 

1)     Le Liban subit l’influence du conflit régional.

2)     Les actes de l’accord de Taef à travers deux elements importants:

a-     Le Liban est d’intentité et d’appartenance arabes.

b-    Les relations Libano-Syriennes, il faut les reéxaminer.

3)     La mentalité d’ingérence Syrienne dominante au Liban.

4)     La nature de l’état Libanais en temps que pouvoir et ses rapports avec les différentes communautés religieuses don’t chacune se laisse proprement influencer par l’étranger.

 

Finalement il se montre qu’un état jouissant d’un pouvoir effectif est celui, à son avis, qui ne peut se réaliser qu’à travers le développement d’une culture de l’indépendance au Liban et de son exploitation.

 

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Docteur Malek Basbous:

 

Il considère qu’il n’y a pas d’indépendance sous sécurité nutritionnelle, et si l’être humain ne jouit pas de niveau de vie honorable. Il réclame la presence d’usines pour nos produits agricoles pour faire arrêter l’hémorragie de l’éxode rurale. Il donne des exemples concrets comme: Profiter de nos fruits dans l’industrie agroalimentaire, et de notre richesse hydrolique qui se jete inutilement dans la mer. Il demande enfin de rattacher le Liban à l’union Européenne, à l’exemple de la Grèce, et comme le réclame la Turquie, car celà consolide notre independence menace à tout moment.

 

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Le Général Abd El Kader:

 

Il porte un jugement critique sur la negligence et l’ignorance avec lesquelles on traite le sujet de la défense et des fonctions principales assures par l’armée Libanaise.

Cette negligence est, à son avis, chronique et continue même après la fin de la régence Syrienne. L’état n’a pas assuré à l’armée les moyens suffisants pour étaler son pouvoir, mais il se contente de parler de ce que les amis et les frères Arabes peuvent nous procurer. Il demande de renforcer l’armée au Liban, en liant celà au redressement économique, et ainsi l’indépendance en profitera.

 

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Docteur Sader Younes:

 

Il considère que la situation actuelle au Liban est extrèmement dangereuse, de tel sorte qu’il s’interroge: “Le Liban continue-t-il à exister ou non?”

Il dit que si l’état reste soumis aux communautés religieuses nous irons inévitablement vers la dislocation. Il trouve que la responsabilité incombe à l’élite Libanaise attachée, actuellement, ou bien aux différentes confessions ou bien aux capitalistes. Enfin il fait appel à une insurrection intellectuelle sincère, autrement le Liban va à sa perte.

 

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Le Bâtonnier Boutros Doumith:

 

Il rattache entre l’indépendance et l’installation d’un pouvoir juridique indépendant. Il dit ensuite: “Si nous avons un pays indépendant, nous devons assurer la présence d’un pouvoir juridique indépendant, et c’est le rôle de tous les citoyens sans exceptions”.

 

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Docteur Daad Attallah:

 

Est de dire: “L’indépendance c’est étaler la souveraineté de l’état d’une manière complète et exclusive sur tout le territoire Libanais”. Celà était interdit durant la régence Syrienne. Elle considère que l’indépendance se réalise par l’union nationale, par les aspirations des Libanais, par le dait de penser au Liban avant tout, et de pas s’intéresser aux problèmes des pays frères les plus proches ou les plus éloignés.

L’Iran, par exemple a nommé le Liban comme un frère et celà montre ses aspirations vers la région à travers des nouvelles forces qu’il ouvre sur la Méditérannée, à travers la Syrie, le Liban, et la Palestine, et ce qui nous fait tomber dans ces conflits, c’est l’inexistence d’un pouvoir fort et indépendant au Liban.

 

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Le Général Fawzi Bou Farhat:

 

Il voit qu’il existe une ignorance complète d’une stratégie de défense chez les hommes politiques au Liban,et dit que la condition primordiale de toute stratégie de défense est l’accord national. L’armée est un pouvoir exécutif entre les mains de l’état. Si l’état est faible et disloqué, l’armée est faible et n’accomplit pas son devoir et l’indépendance perd sa signification.

 

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Docteur Mounah El Solh:

 

Pour lui, le Liban s’est constitué une idéologie exceptionnelle, et celà est à ses yeux une sublimation. Le Liban est Arabe et Libanais, et c’est dans cette dualité que réside la sublimation totalement différente du confessionalisme et du fanatisme des Libanais, non liés directement aux désaccords et aux oppositions.

Il constate qu’il est optimiste quant à l’avenir de ce pays malgré les difficultés, car le Liban est un projet de progrès et d’évolution continuels. Et s’il souffre d’un défaut quelconque, c’est lié au fait que l’Islam n’est pas un, et la Chrétienté n’est pas une, comme c’est le cas dans le pacte de 1943.

 

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Docteur Ali Chouaib:

 

L’élite Libanaise avant 1943 a hérité, selon lui, une patrie où les communautés religieuses se confrontent, mais qui sont parvenus à réaliser le pacte national de 1943.

Mais de nos jours, et après le pacte de Taef, le pacte de 1943 ne s’est pas transformé en un projet de patrie. Car les manières d’agir des politiciens ont causé la division des confessions et des sectes, et ont transformé la vie politique en une passion. Et ce qui est plus dangereux c’est que notre culture s’est transformée en une culture confessionnelle et sectaire, ce qui a aboutit à la guerre du Liban et à l’ebranlement de l’indépendance.

 

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Cheikh Rachid El Kadi:

 

A son avis, c’est la démocratie qui est menacée et non l’indépendance. L’exemple du Liban ouvert aux autres et multiconfessionnel s’expose à l’hostilité des régimes totalitaires de la région. Le grand problème au Liban est dans la manière d’interpréter les paroles d’autrui. Si on dit: “On veut établir des liens d’amitié, délimiter les frontières et instaurer des échanges politiques avec la Syrie”, on sea accusé de ne pas privilégier la Syrie par rapport aux autres pays, et si on dit que les décisions du conseil de sécurité représentent une légalité internationale on sera accusé d’Américanisation. Puis il parle dans son discours de l’armée et dit: “L’état puissant qui étale sa souveraineté est celui qui forme une armée puissante. L’armée n’a aucune valeur et, quelque soit son effectif, si un état puissant ne la contienne.

 

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Docteur Boutros Labaki:

 

Il considère qu’un état indépendant au niveau politique, produit une indépendance économique. De 1943 à 1975, nos Leaders ont pu réaliser ce qui suit:

 

1)     L’autonomie monétaire par rapport à la France.

2)     La récupération des douanes et les administrations des eaux, des chemins de fer, et de l’éléctricité.

3)     L’installation de la Banque du Liban à la place de la Banque Libano-Syrienne.

4)     La récupération du Port.

5)     La Libanisation de la Direction du Tabac.

 

Mais durant la guerre des autres sur notre territoire, nous avons perdu l’indépendance politique et économique. Notre monnaie s’est détériorée. Les douanes ne remplissaient plus leurs fonctions, le pouvoir de la régence avait dominé sur la Banque du Liban et beaucoup de banques furent obligées à se fusionner, et on a légalisé le vol et le pillage partout. Enfin nos usines ont passé à des mains étrangères, nos terres ont été vendues aux étrangers qui se sont accaparés de nos hôtels.

 

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Docteur Georges Saadé:

 

Selon lui, l’indépendance nécessite l’existence d’une patrie, et l’existence d’une patrie exige l’appartenance de tous ses citoyens, et l’unification de la vue autour des questions primordiales. Si les Libanais veulent conserver leur patrie, ils ne doivent plus se soumettre qu’à elle seule et dans ses frontières fixes, comme ils se doivent restaurer et le plus vite possible son système éducatif à travers deux grandes lignes: Le patrimoine national et la mondialisation, dont nous devons prendre les bons côtés, rejeter les mauvais, et ne garder que ce qui nous convient.

 

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Docteur Maurice Abou Nader:

 

Il dit avoir découvert à travers son expérience à la sécurité sociale, que la culture sociale au Liban est nulle. Plus que 60% des Libanais ne sont pas couverts et il n’a jamais entendu un parti politique ou une association ou un comité le réclamer. La sécurité sociale, à son avis, est prisonière du gouvernement. Et ce qui est demandé, c’est une remise en question de la culture politique au Liban et la séparation du social et de l’économique du politique.

 

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Docteur Victor El Kik:

 

Il commence son discours en disant: “Si les Libanais acceptent les interventions internationales (Occident), ils doivent accepter les interventions régionales (Iran). L’histoire nous apprend qu’au Liban se trouve une communauté religieuse aux liens solides avec l’Iran, où ses adeptes s’y sont entrainés après la révolution islamique et y ont reçu la culture et les règlements. Il trouve que les Libanais doivent traiter d’une manière réaliste avec l’Iran, qui demeure un empire puissant malgré qu’ait changé de nom, et parcequ’il a son influence mondiale étant donné que plusieurs pays parlent le Persan. Puis, Docteur El Kik donne une remarque importante et dit: “Les hommes de politiques Iraniens ont pris leur point de départ de la culture pour arriver à la politique, tandis que le contraire est vrai au Liban”.

 

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Mr. Tanios Eid:

 

Mr. Eid insiste dans son petit mot sur les communes de 1821 et 1840, et sur la libération du Liban de toute occupation et sur l’expansion de la culture de vie commune à tous les Libanais.

 

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Docteur Jean Charaf:

 

Il pose la question suivante: “Où sommes-nous de cette indépendance?”

Il trouve que le mal réside aujourd’hui dans le confessionalisme au Liban.

Il fait appel à une culture de vie commune et non pas à une cohabitation.

 

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Docteur Joseph Abou Nohra:

 

Docteur Abou Nohra insiste d’une part sur le côté pédagogique, et considère que l’enseignement public recule devant les écoles confessionnelles, d’autre part, les soins medicaux et les hôpitaux publics sont presque inexistants par rapport au développement des hôpitaux confessionnels.

Il cite Al Alayli: “Je n’ai connu aucun pays comme le Liban qui exporte le génie et ne s’en accapare pas”.

Il fait ensuite appel aux institutions privées de participer à l’édification d’un état indépendant et pour arrêter l’hémorragie migratoire des jeunes.

 

A la fin de cette rencontre, Docteur Issam Khalife confirma les points suivants :

  1- La région de l’est de la méditerranée  vit aujourd’hui  des transformations dangereuses et des luttes intérieures , régionales et internationales qui peuvent avoir des graves répercussions sur la structure de leurs pays

 2- Le Liban au sein de la tempête

3- Il est demande a tous les libanais d’être attachés à l’union  nationale comme voie principale de sauvegarder l’indépendance, la souveraineté et l’unité de l’état

4- Le retour aux pactes nationaux  et la conciliation est la seule voie qui sauvegarde le Liban , son peuple et son état

5- Nos martyrs, tombes l’an dernier , et la vie de nos grands qui  nous ont fondé la patrie , spécialement depuis XX siècle, restent la lumière qui nous illumine la route pour sauvegarder l’indépendance et la vivre chaque jour par nos exercices professionnels et politiques , Et ainsi le Liban restera comme dit sa sainteté le pape Jean-Paul II :

(Le Liban est plus grand qu,une patrie , il est une mission )